Edito. Confiance à reconstruire

Sous pression, le ministère de la Santé passe à l’action. Deux circulaires appellent à la discipline nécessaire dans les hôpitaux et réaffirment le rôle des soins primaires comme porte d’entrée du système. En parallèle, l’annonce du recrutement de 543 médecins spécialistes, en prélude aux 1.200 prévus en 2025, entend montrer que les choses bougent. Mais une polémique enfle avec le privé…
La première circulaire cible un mal ancien : des transferts de patients improvisés, parfois au mépris de leur sécurité. Désormais, chaque déplacement devra être justifié, validé et encadré. Le message est clair : la désorganisation n’a plus droit de cité. Ce rappel à l’ordre était attendu, les familles dénonçant depuis des années des prises en charge inégales et des délais mortifères.
La seconde mise au point vise à replacer les soins de proximité au cœur du parcours. Une orientation conforme aux standards de l’OMS, mais qui reste un défi tant les structures primaires souffrent encore de moyens limités et d’un déficit de crédibilité. Sans ressources accrues, la régulation restera une vaine promesse. Reste la crispation avec les cliniques privées.
Leur association nationale nie avoir jamais touché d’aides publiques et exige de la transparence. Ce bras de fer illustre une tension récurrente : la santé publique ne peut avancer qu’en construisant une complémentarité claire entre public et privé, et non en les opposant. Sachant que les manifestations pacifiques se poursuivent aux quatre coins du Royaume, en attendant plus de garanties…
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO