Maroc

Logistique dans la grande distribution au Maroc: l’analyse de Salaheddine Ait Ouakrim

Une étude récente révèle les limites structurelles de la logistique dans la grande distribution au Maroc. Collaboration insuffisante avec les fournisseurs, inadéquation des compétences et gestion des stocks fragile compromettent la performance globale d’un secteur en pleine mutation. Analyse de Salaheddine Ait Ouakrim, Directeur général BLS Translines.

« L’inadéquation des compétences est aujourd’hui un vrai frein. On le vit tous les jours sur le terrain. Les principales lacunes concernent la maîtrise des outils digitaux, la planification avancée et l’approche analytique de la supply chain. Trop souvent, la formation reste théorique alors que le secteur a besoin de profils opérationnels capables d’utiliser un WMS, un TMS ou encore de piloter des KPI opérationnels.

Pour y remédier, je pense qu’il faut renforcer l’alternance entre universités et entreprises, et multiplier les partenariats avec des acteurs privés pour former sur des cas réels. La gestion des stocks, c’est le cœur de la promesse client. Quand on échoue, l’expérience client est directement impactée. Les outils que je considère prioritaires sont d’abord les WMS modernes, intégrés avec les ERP, mais surtout les solutions de prévision basées sur l’intelligence artificielle.

On a besoin de fiabiliser les données et d’avoir une visibilité temps réel sur les niveaux de stocks. Chez nous, par exemple, on mise beaucoup sur des WMS performants générant des tableaux de bord en temps réel et des contrôles croisés qui réduisent drastiquement les erreurs. La digitalisation est clairement le tournant. Mais il faut la voir au-delà du buzzword. Ce n’est pas juste installer un logiciel, c’est repenser les process, intégrer les flux d’informations et créer de la transparence.

Dans la grande distribution, la digitalisation permet de raccourcir les délais de décision, de mieux tracer les flux et de réduire le gaspillage. Elle apporte aussi une culture de la donnée, qui est encore trop faible dans notre écosystème.

Le potentiel est énorme. Le Maroc a les infrastructures portuaires, une position géographique stratégique et une main-d’œuvre compétente. Mais pour transformer cette ambition en réalité, il faut accélérer sur deux points : d’abord, mettre à disposition du foncier logistique à grande échelle et à des prix compétitifs pour permettre l’émergence de plateformes modernes. Et, ensuite, instaurer un vrai cadre incitatif à l’investissement privé. Si on fait ces pas concrets, je pense sincèrement que le Maroc peut devenir un hub logistique régional, voire continental ».



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