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Edito. Préserver l’authenticité, mais encore

La culture, l’art et la créativité constituent une composante essentielle du patrimoine immatériel de notre pays. Ce capital précieux, comme partout de par le monde, reste toutefois menacé par le phénomène insidieux qu’est le faux artistique. Le marché de l’art marocain, en pleine effervescence, est hélas insuffisamment protégé des pratiques frauduleuses qui échappent aux radars juridiques.

Certes, le Code pénal sanctionne la falsification et l’escroquerie, et la loi sur le droit d’auteur protège la création. Mais aucune de ces législations n’aborde spécifiquement la question du faux artistique. Ce vide juridique fragilise la confiance des collectionneurs, des musées et du public, tout en ternissant l’image d’un secteur qui aspire à jouer dans la cour des grandes places culturelles internationales.

Le pas franchi par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication vers l’élaboration d’un cadre législatif protégeant contre le faux et les fraudes en matière artistique, s’avère donc décisif. Il s’agit en effet de combler une lacune historique.

Pour ce faire, il sera non seulement question de définir juridiquement ce qu’est un faux artistique, mais aussi de prévoir des sanctions adaptées, de clarifier la responsabilité des experts et de renforcer la régulation d’un marché en pleine expansion. Ceci est d’autant plus nécessaire que les possibilités permises par le digital et, désormais, par l’intelligence artificielle démultiplient les risques de falsification et complexifient les moyens de contrôle.

Entre reproduction numérique, imitations hyperréalistes et contrefaçons circulant sur les plateformes en ligne, la frontière entre l’authentique et le faux devient chaque jour plus difficile à tracer. Dès lors, l’enjeu dépasse les jalons protocolaires ou l’affichage institutionnel.

Il ne s’agit pas seulement d’élaborer un texte, mais de mettre en place une protection effective, avec des mécanismes de détection fiables, des experts formés et un contrôle rigoureux du marché. Reste à savoir comment cette mission de surveillance sera assurée et quelle place sera donnée à la coopération entre autorités, acteurs du marché et technologies de pointe.

Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO



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