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Finances publiques : le déficit budgétaire se creuse de 20 MMDH

Tirée tant par la fiscalité que par les revenus non fiscaux, la forte hausse des rentrées fiscales de l’État ne parvient pas à combler celles des dépenses et des besoins de financement. De quoi maintenir un déficit budgétaire à un niveau élevé.

Les finances publiques marocaines affichent des signaux contrastés. À fin juillet 2025, la Trésorerie générale du Royaume (TGR) relève une augmentation significative des recettes ordinaires, en hausse de 19,2% par rapport à la même période de 2024, pour atteindre 241,1 milliards de dirhams (MMDH).

Cette dynamique a permis de dégager un solde ordinaire positif de 16,4 MMDH, plus du double de celui enregistré un an auparavant. Mais dans le même temps, le déficit global du Trésor s’est creusé à 53,7 MMDH contre 35,3 MMDH à fin juillet 2024.

Les recettes portées par l’IS et l’IR
La progression des recettes s’explique avant tout par la performance de la fiscalité domestique, en hausse de 21,3%. L’impôt sur les sociétés (IS) se distingue avec 55,6 MMDH de recettes nettes, soit une hausse de 31,9% en un an, malgré un niveau élevé de restitutions (3 MMDH).

L’impôt sur le revenu (IR) suit la même tendance avec +20,4%, dopé par l’opération de régularisation volontaire de la situation fiscale qui a rapporté 3,8 MMDH. La TVA à l’intérieur progresse aussi (+8,5%) en dépit de l’augmentation des remboursements, tandis que les droits d’enregistrement gagnent 7,6%. Les recettes douanières nettes s’inscrivent en hausse de 5,8%, soutenues par la TVA à l’importation (+4,5%) et la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les produits énergétiques (+14,2%).

Les recettes non fiscales bondissent de 34,4%, portées par les versements des comptes spéciaux du Trésor, les monopoles – dont Bank Al-Maghrib (4 MMDH), l’Agence nationale de la conservation foncière (2,5 MMDH) et OCP (2,2 MMDH) -, et les fonds de concours.

Des dépenses en nette augmentation
Du côté des dépenses, le mouvement est également haussier. Les dépenses ordinaires augmentent de 15,4%, tirées par la hausse des dépenses de biens et services (+16,7%), elles-mêmes alimentées par les traitements et salaires (+11,5%) et les autres dépenses (+25,1%).

Les charges en intérêts de la dette croissent de 10,8%, tandis que la compensation recule de 19,2%. Les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux bondissent de 39,7%, pour atteindre 11,3 MMDH. Les dépenses d’investissement progressent de 10,5%, atteignant 65,4 MMDH, portées à la fois par les ministères (+6,7%) et par les charges communes (+14,6%).

Un recours accru au financement extérieur
La situation budgétaire traduit un besoin de financement de 74,7 MMDH, contre 47,4 MMDH un an plus tôt. Si le financement extérieur a été positif de 25,1 MMDH, grâce notamment à des tirages sur le marché financier international (20,9 MMDH) et auprès de la Banque mondiale (9,5 MMDH), le Trésor a encore dû recourir au financement intérieur à hauteur de 49,7 MMDH. L’encours de la dette intérieure s’élève désormais à 781,3 MMDH, en hausse de 3,5% depuis fin 2024.

Malgré la hausse des recettes, l’équilibre budgétaire reste fragile. Le solde ordinaire positif témoigne de la capacité de l’État à couvrir ses dépenses courantes par ses recettes courantes, mais la dynamique d’investissement et la structure des charges publiques maintiennent une pression importante sur les besoins de financement.

F.R. / Les Inspirations ÉCO



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