Culture

Cinéma : quand Elvis se raconte à travers Baz Lhurrman

Si on vous dit “Blue Suede Shoes”, “Suspicious Minds”, “Hound Dog” et, pour les puristes et fans de la première heure, “My happiness”, on fait évidemment allusion au rockeur à la mèche rebelle le plus connu au monde, j’ai nommé Elvis Presley, l’idole des années sixties ! “Elvis”, c’est le petit dernier de Baz Lhurrman, le réalisateur de Gatsby et de Moulin Rouge, qui revient avec un biopic sur le King. Un film qui ne déroge pas au style du réalisateur qui, rappelons-le, a transformé la propriété de Gatsby en un capharnaüm sans nom, autrement dit, qui a complètement dénaturé le roman de Fitzgerald. La rédaction des inspirations Éco revient sur ce film corrosif, qui raconte la déchéance de l’icône, incarnée par Austin Butler et maîtrisée par son impresario, le Colonel Tom Parker, joué par un certain Tom Hanks, complètement métamorphosé pour l’occasion.

Il aura fallu attendre presque dix ans pour que Bas Lhurrman revienne avec un nouveau film, et pas des moindres, puisqu’il s’attaque cette fois-ci au roi du rock’n’roll. Exit l’histoire d’amour avec Priscilla Beaulieu, la caméra de Lhurrman place son objectif sur le fameux Colonel Parker, ce personnage campé par Tom Hanks, métamorphosé en énergumène adipeux, machiavélique qui a orchestré la déchéance du King.
Comme à son habitude, le réalisateur ne prend pas de pincettes, même si on ne s’attendait pas, non plus, à un film retraçant tout bonnement la vie d’Elvis Presley. Ici, les dates n’ont pas d’importance, les faits sont pour la plupart imaginaires, le plus important n’est pas là.
Il se situe dans le message que Lhurrman veut nous faire passer à travers le personnage d’Elvis. Il s’agit, dans le récit du réalisateur australien, de nous raconter l’histoire d’une Amérique à l’innocence perdue, à travers un rockeur incarné avec brio par Austin Butler.
Dans cette version “hystérique” d’Elvis, dont seul Lhurrman a le secret, on conte les tensions d’un pays pendant les trente glorieuses mais aussi l’opposition entre blancs et noirs, entre l’art et le commerce et surtout entre le bien et le mal. Elvis est une célébrité de son temps qui répond aux inquiétudes de son époque.
Dans son déhanché, l’élite américaine voyait un affront, la possibilité de mêler deux cultures irréconciliables, puisque portées par des couleurs de peau différentes. Ce film décrit l’envers du décors d’un Elvis victime du marketing à outrance organisé par un manager vénal et sans pitié.
On y voit aussi un étendard de l’Amérique des années soixante, qui dépérit au fil du temps, et dont la hantise est de disparaître dans l’oubli. Décapant, rythmé , “Elvis”, le film, nous en met plein les yeux et les oreilles.
C’est incontestablement un film à voir pour redécouvrir la vie du King autrement, en faisant un bond en arrière dans l’Amérique des pin-ups et des hippies, mais aussi du racisme, de la violence et des assassinats politiques. Le mythe Presley est décortiqué à la manière de Bas Lhurrman qui, une fois de plus, est fidèle à son style.
Il rend a Presley ces lettres de noblesse d’antan dans un film euphorisant, qui redonne à l’icône du Rock’n’roll une stature et une importance qu’il avait fini par perdre, à force de caricatures. Selon nous, incontestablement le meilleur film du réalisateur depuis Gatsby !

 

Éliane Lafarge / Les Inspirations ÉCO


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