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Pastèque : l’export se porte bien

Si, à l’export, les prix de la pastèque marocaine sont en baisse, ce fruit demeure néanmoins toujours prisé sur le marché européen jusqu’ici à l’abri des rumeurs concernant l’utilisation de semences génétiquement modifiées, l’injection d’hormones, ainsi que la présence de substances toxiques dans ce fruit.

Depuis quelques semaines, la pastèque marocaine fait l’objet d’une «campagne d’intox». Souvent entretenu par la concurrence étrangère, ce fruit demeure pourtant très prisé sur le marché international, souligne la profession. C’est le cas d’Amine Amanatoullah, directeur général de Fast Expo. La société classée troisième au niveau de la production et de l’exportation de pastèques sur le marché européen notamment a envoyé quelque 5.800 tonnes de ce fruit rien que pour cette année.

«Nous sommes parmi les meilleurs et les rumeurs n’ont eu aucun impact sur nos activités à l’export», se vante notre interlocuteur. Mieux, poursuit-il, «nous sommes soumis à des réglementations très strictes qui nous obligent à fournir un certain nombre de garanties avant d’écouler nos productions très appréciées sur le marché européen».

En effet, sur le marché international, la pastèque marocaine a toujours eu la cote. En chiffres, les données du service statistique Euroestacom (Icex-Eurostat) pour l’année 2020 montrent que les ventes marocaines de pastèques dans l’Union européenne (UE) ont augmenté de 43,7%. Les exportations ont atteint 214,17 millions de kilos, soit 65,13 millions de kilos de plus sur un an. Ceci étant, durant la campagne agricole 2019-2020, selon Hortoinfo, le Maroc était classé 3e fournisseur de l’Union européenne en pastèques, avec un volume exporté de 214,17 millions de kilos, pour une valeur de 138,43 millions d’euros, à un prix moyen de 0,65 euro le kilo. Néanmoins, les prix à l’export sont à la baisse et ce n’est pas à cause de la polémique sur les rumeurs concernant l’utilisation de semences génétiquement modifiées, l’injection d’hormones, ou encore la présence de substances toxiques dans ce fruit.

Les raisons d’un repli
Si la dynamique n’est pas reluisante à l’export, comparée aux saisons précédentes, c’est en partie à cause de la conjoncture marquée par la crise liée à la Covid-19. Selon les professionnels, plusieurs marchés extérieurs, notamment européens, accordent la préférence aux produits locaux, en particulier ceux de proximité. Revenant sur les origines des rumeurs dont sont victimes les pastèques au niveau national, Amine Amanatoullah reste convaincu que les bonnes performances agricoles de cette année ont contribué à diffuser des fausses informations sur la pastèque. Une thèse soutenue également par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) qui met en avant la production précoce des pastèques imputables aux conditions climatiques de certaines régions de production au niveau national, qui se caractérisent par des températures élevées dès les premiers mois de l’année, ainsi que par l’utilisation des bonnes pratiques de production.

En effet, produit en grande quantité, le fruit hautement rafraîchissant a très vite inondé le marché local, si bien que le prix du kilogramme a subitement et considérablement chuté. Le kilogramme de pastèque s’échange aujourd’hui entre 1 et 1,5 DH. Les fake news sur la pastèque ne laissent pas indifférent l’ONSSA, qui a récemment fait une sortie pour défendre l’honneur de la production locale de ce fruit. Pour rappel, sur la messagerie WhatsApp notamment, une série de photos circulaient, accompagnées d’un texte évoquant la présence d’un taux élevé de fertilisation azotée de la pastèque et mettant en avant son danger pour le consommateur. Face à cela, l’ONSSA a brandi des données techniques.

D’après l’Office, les résultats des échantillons analysés dans le cadre du plan de surveillance et de contrôle de la pastèque, durant cette campagne 2021, ont révélé l’absence de contaminants dans ce fruit. Par contaminants, l’ONSSA entend les résidus des pesticides, des métaux lourds (plomb et cadmium) et des bactéries (salmonelles et coliformes).

Autre point recadré par l’ONSSA: celui des rumeurs voulant que des variétés génétiquement modifiées soient en circulation sur le marché. L’Office a rappellé à ce titre que l’utilisation de ces espèces est formellement interdite au Maroc et ce, quelle que soit la culture concernée. Pour chaque importation de semences, a souligné la même source, les opérateurs doivent disposer d’une autorisation préalable d’importation des semences délivrée par l’ONSSA.

De plus, l’ONSSA exige aux importateurs des variétés végétales (dont les semences) de présenter, à chaque importation, une attestation délivrée par le fournisseur du pays d’origine, justifiant qu’elles ne sont pas génétiquement modifiées.

Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco


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