Politique

El Ferdaous: le ministre défend ses choix et répond aux critiques

Après les vives réactions suscitées par la répartition des subventions concernant l’opération de soutien exceptionnel aux arts, Othman El Ferdaous, ministre de la Culture, de la jeunesse et des sports, explique les mécanismes de ce système d’aide aux artistes.

«La transparence de l’action publique est toujours préférable et les citoyens ont un droit d’accès à l’information, c’est pourquoi les résultats de l’appel à projets 2020 ont été entièrement publiés sur le site du ministère pour préserver la clarté sur l’usage du denier public», commente Othman El Ferdaous, ministre de la Culture, de la jeunesse et des sports, qui s’explique sur la répartition des subventions qui a suscité bien des réactions. En effet, après un message de la chanteuse Latefa Raafat qui a fait le tour de la toile, des artistes se sont insurgés contre la liste des bénéficiaires de cet appel à projets lancé en juin dernier. «Le coup très dur porté par la pandémie à l’activité culturelle laisse beaucoup d’artistes et de collectifs culturels sans carnet de commandes, ni perspectives de mécénat ou de sponsoring. Les dispositifs transversaux mis en place grâce au Fonds Covid-19 ont, certes, permis à plus de 3.700 détenteurs de cartes d’artistes (anciennes ou nouvelles) de bénéficier des dispositifs TadamonCovid (Ramed et informel), soit un taux d’acceptation des dossiers de 70%», explique le ministre, qui répond à de nombreuses questions sur la légitimité des «chanceux» qui se sont vu remettre des sommes allant de 140.000 à 180.000 DH à l’image de Nouaâmane Lahlou, Saïd Mouskir ou encore Hamza Labied, jeune candidat de The Voice Kids. Selon le ministre, les conséquences de la pandémie ont conduit le ministère à mobiliser le Fonds national pour l’action culturelle pour lancer un appel à projets artistiques, soutien exceptionnel par les adaptations introduites dans le cahier des charges pour faire face aux contraintes à la mobilité et au rassemblement qui ont des répercussions administratives à anticiper. Le nombre de projets candidats a été multiplié par trois en 2020, passant de 327 en 2019 à 1096. Le nombre de projets bénéficiaires est passé de 155 projets en 2019 à 459 projets en 2020, également multiplié par trois et une enveloppe globale pour les arts de 37 millions de dirhams qui, bien qu’elle demeure en dessous du record atteint en 2016 avec 40 millions de dirhams, constitue une augmentation de 30% par rapport au soutien de 2019.

Intérêt aux projets et porteurs de projets
Le ministre revient sur les deux priorités qui ont mené à cette réflexion autour de l’appel à projets. Un intérêt particulier a été accordé, en premier lieu, aux projets auxquels participent un nombre important de détenteurs de cartes d’artiste qui ne sont pas fonctionnaires : avec une moyenne d’une dizaine de bénéficiaires pour chaque projet musical ou théâtral, dont au moins 70% doivent être détenteurs de la carte d’artiste (ou candidats à son obtention) pour être éligibles. Ce sont plus de 2.400 détenteurs de cartes d’artiste qui devraient bénéficier des 459 projets retenus en 2020. La polémique autour des porteurs de cartes a également été soulevée. Est-ce qu’un détenteur de la carte artistique est forcément un artiste ? Et pourquoi avoir privilégié des projets d’artistes connus et reconnus, qui ont «moins besoin d’aide». Le deuxième point, soulevé par le ministre, est «l’intérêt particulier accordé en second lieu aux porteurs de projets n’ayant pas bénéficié de soutien : plus de 80% des 459 porteurs de projets, retenus en 2020, n’ont pas bénéficié du soutien 2019». Pourtant le règlement est clair, nul ne peut soumettre son dossier s’il a déjà bénéficié du soutien en 2019. «Le ministère travaille activement à la dématérialisation du processus d’appels à projets afin d’améliorer la communication avec l’ensemble des parties prenantes, de réduire le volume de papier échangé et de faciliter l’accès au soutien», précise le communiqué de presse, alors que le concept même d’appels à projets en cette période de Covid-19 dérange. «Ce n’est pas le moment de faire des projets, il faut aider les artistes dans le besoin», a rappelé Latefa Raafat. Le ministre se dit à l’écoute des propositions constructives même s’il demeure conscient que «les appels à projets ne peuvent pas remplacer la généralisation de la protection sociale annoncée par le roi, le 29 juillet dernier». Selon le communiqué, le ministère lancera, dans les prochaines semaines, une consultation avec ses différents partenaires pour préparer la mise en œuvre de ce chantier stratégique et structurant. 

Jihane Bougrine / Les Inspirations Éco


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