Culture

Cinéma: le confinement selon Fellini

Il est l’un des plus grands cinéastes de tous les temps. À chaque film, il avait le pouvoir de donner naissance  à un chef-d’œuvre. Aussi original dans le sujet que dans la façon de l’amener, l’Italien Federico Fellini a fait découvrir la magie de son pays et le talent de Marcello Mastroianni. Voici quelques pépites à voir et à revoir.

«La Strada»
(1953)

Sans doute l’un des films majeurs du cinéma italien avec un Anthony Quinn qui crève l’écran ! C’est l’histoire de Gelsomina qui a été vendue par sa mère à Zampano, lequel la brutalise et ne cesse de la tromper. Ils partent ensemble sur les routes, vivant misérablement du numéro de saltimbanque de Zampano. Surgit Il Matto (le fou), violoniste et poète, qui seul sait parler à Gelsomina. La Strada se caractérise par son appartenance au courant néoréaliste, à savoir un attachement aux petites gens, humbles ou marginaux. On retrouve cette inspiration dans d’autres films de Fellini, en particulier à ses débuts : «Les Feux du music-hall» (1950), «Courrier du coeur» (1952), «L’Amour à la ville» (1953) ou encore «Les Vitelloni» (1953). C’est avec ce film que Frederico Fellini s’est fait connaître en France alors qu’aucun distributeur n’en voulait au début, le jugeant comme une oeuvre trop originale. Le succès fut au rendez-vous, mettant en particulier d’accord le public et la critique. Giulietta Masina fut même qualifiée de «Charlot féminin». La musique de Nino Rota est devenue un classique faisant un peu plus de ce film une réussite de l’art populaire.

«La Dolce Vita»
(1960)

Un grand film pour tomber sous le charme de Rome si ce n’est pas déjà le cas. C’est l’histoire de Marcello Rubini qui a quitté sa province italienne pour Rome dans le but de devenir écrivain. En attendant de se faire un nom et pour vivre, il devient chroniqueur dans un journal à sensations. Il fait donc la tournée des lieux dans lesquels il est susceptible de décrocher quelques scoops afin d’alimenter sa chronique. Un soir, las de la jalousie maladive de sa maîtresse Emma, il sort avec Maddalena. Le lendemain Sylvia, une grande star hollywoodienne, fait son arrivée à Rome et va tout chambouler. Le charisme de Marcello Mastroianni tel un Clark Gable européen est sans pareil. Anita Ekberg est sensationnelle dans le film alors qu’Anouk Aimée est envoûtante. Le film Palme d’or au Festival de Cannes est incompris et n’est pas un succès populaire. Selon Allo Ciné, «La Dolce vita», qui se présente comme une dénonciation violente et très crue des moeurs contemporaines, soulève une vive polémique lors de sa sortie en 1960. Avant même que le film ne soit projeté durant le Festival de Cannes, de nombreux bruits courent au sujet du caractère outrancier de l’oeuvre. Les milieux aristocratiques et ecclésiastiques s’indignent de son exubérance et de sa sensualité. Le Vatican considère même le long métrage comme pornographique et blasphématoire et se trouve à deux doigts d’excommunier le réalisateur italien. Mais le film deviendra culte avec le temps !

«8 et demi»
(1963)

L’histoire d’un film hors norme qui aura inspiré tous les cinéastes des générations qui ont suivi. L’histoire est pourtant basique : un cinéaste dépressif fuit le monde du cinéma et se réfugie dans un univers peuplé de fantasmes et de retour à l’enfance. Un film dans le film d’une maîtrise incroyable. L’énigmatique titre de «Huit et demi» renvoie au nombre de films réalisés jusqu’alors par Federico Fellini, son court métrage «Boccace 70» comptant pour moitié. La légende veut que cette idée soit venue au cinéaste pris au dépourvu lorsque son producteur l’interrogea à ce sujet. «Huit et demi» valut à Federico Fellini son troisième Oscar pour le Meilleur film étranger après «La Strada» en 1954 et «Les Nuits de Cabiria» en 1957. «8 et demi» reçut également l’Oscar des Meilleurs costumes et fut nommé pour la Meilleure décoration, le Meilleur réalisateur et le Meilleur scénario. Film personnel et à forte teneur autobiographique, «Huit et demi» a influencé en retour son géniteur. En effet, alors que ce long métrage met en scène un réalisateur à court d’inspiration, Federico Fellini aurait effectivement été victime d’une panne d’inspiration et a souffert d’une dépression après la réalisation du film.


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