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Finances publiques: un premier trimestre quasi-normal

À fin mars dernier, malgré la crise du coronavirus, les principaux indicateurs des finances publiques n’ont pas tellement changé d’une année quasi-normale. Certes, à cette date, l’impact budgétaire et financier de la pandémie ne peut être quantifié. Il faut encore attendre deux ou trois mois pour mieux cerner les chamboulements ressentis au sein de la structure financière de l’État. Ainsi, le bulletin de la Trésorerie générale du royaume (TGR) au titre du premier trimestre se lit exactement comme celui d’une conjoncture normale.

Le Covid-19 n’y est perceptible qu’à travers le compte d’affectation spéciale (Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du coronavirus) dont les recettes ont atteint 18,3 MMDH et les dépenses 1,2 MMDH. En termes de déboursement, cela paraît dérisoire, mais ce montant ne couvre que la période allant jusqu’a fin mars alors que plusieurs dispositions budgétaires dans le cadre du fonds ont été prises depuis début avril; celles-ci allongeront certainement l’addition.

En effet, si l’on tient compte du montant des ordres de paiement en cours de visa et de règlement, il a été de 762 MDH à fin mars 2020 contre 7,3 MMDH à fin décembre 2019, soit une diminution de 6,6 MMDH.

Concernant l’exécution de la loi de Finances à fin mars, le bulletin fait ressortir un solde ordinaire positif de 1,1 MMDH contre un solde positif de 4,7 MMDH un an auparavant. Mieux encore, grâce à un solde positif de 27,8 MMDH dégagé par les Comptes spéciaux du Trésor (CST) et les Services de l’État gérés de manière autonome (SEGMA), le Trésor enregistre un excédent de 6,3 MMDH. En revanche, on a enregistré, à fin mars 2019, un déficit du Trésor de 4,5 MMDH compte tenu d’un solde positif de 12,2 MMDH dégagé par les CST et les SEGMA.

Les recettes douanières en hausse de 11%
Les recettes se sont portées comme un charme avec une augmentation brute de 8,1%. Cette performance est imputable notamment à la hausse des recettes douanières nettes de 10,9% compte tenu de remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux de 34 MDH à fin mars 2020 contre 12 MDH un an auparavant. Il s’agit aussi de la hausse de 11,2% de la TVA à l’importation compte tenu de remboursements de 2 MDH à fin mars 2020 contre 3 MDH un an auparavant. L’on remarque également une baisse de 3,2% des recettes IS qui s’explique par des restitutions à hauteur de 254 MDH durant le premier trimestre contre 62 MDH à la même période en 2019.

A contrario, les recettes IR ont réalisé une hausse de 4% tandis que celles sur profits immobiliers ont connu une diminution de 10,6% par rapport à leur niveau de fin mars 2019. Pour ce qui est de la TVA à l’intérieur, elle a bondi de 8% car les remboursements ont été de 3 MMDH à fin mars 2020 contre 2,6 MMDH un an auparavant. À préciser qu’à décembre 2019, les arriérés de remboursement de TVA ont été de 41,2 MMDH. Quid des dépenses? Le Trésor enregistre à ce niveau un taux d’engagement global des dépenses de 32% et un taux d’émission sur engagements de 72% contre, respectivement, 33% et 64% un an auparavant. Les dépenses d’investissement ont été en hausse de 5,7%, passant de 21,4 MMDH à fin mars 2019 à 22,6 MMDH à fin mars 2020. Ceci s’explique par la hausse de 9,9% des dépenses des charges communes et de la baisse des dépenses des ministères de 0,2%. Quant aux dépenses ordinaires, elles ont connu une hausse de 14,9% en raison de l’augmentation de 17,1% des dépenses de biens et services, due à la hausse de 12,2% des dépenses de personnel et de 26,1% des autres dépenses de biens et services, de la hausse de 9,1% des charges en intérêts de la dette et de 24,3% des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux conjuguée à la baisse de 13,5% des émissions de la compensation.

Globalement, à fin mars 2020, le taux de couverture des dépenses ordinaires par les recettes ordinaires a été de 101,6% contre 108% un an auparavant.

Ainsi, à fin mars 2020, 50,1% de ces recettes ont été consacrées aux dépenses de personnel, 30% aux dépenses de matériel, 8,9% aux intérêts de la dette, 4,4% aux émissions de la compensation et 5% aux remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux. Un focus sur la dette montre que ses charges en intérêts ont totalisé 6,1 MMDH à fin mars 2020 contre 5,6 MMDH à la même période de l’année précédente. Ceci, en augmentation de 9,1% ou 510 MDH. Cette hausse s’explique par l’accroissement des charges en intérêts de la dette intérieure de 10,5% (5,5 MMDH contre 5 MMDH) et par la baisse de 2,9% de celles de la dette extérieure (562 MDH contre 579 MDH).


Hausse de l’encours de la dette intérieure

À fin mars 2020, le financement extérieur a été négatif de 1,4 MMDH. Les remboursements du principal de la dette extérieure ont atteint 1,8 MMDH, et les tirages 423 MDH. Le financement intérieur résulte notamment du recours au marché des adjudications pour un montant net de 18,6 MMDH contre 9,2 MMDH un an auparavant. S’y ajoutent la diminution des dépôts au Trésor de 4 MMDH contre 2,3 MMDH à fin mars 2019 et la reconstitution des disponibilités du Trésor auprès de Bank Al-Maghrib pour 6,9 MMDH contre 989 MDH à fin mars 2019. S’élevant à 582,5 MMDH, l’encours de la dette intérieure est en hausse de 3,9% par rapport à son niveau à fin décembre 2019.


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